Petit résumé de l'édition 2021...
La 5ème édition s’est tenue du 16 au 18 août . Le festival s’est ouvert par le concert « Nature et Nuit » donné par le Quatuor Vocal Horizon, accompagné de la pianiste Myriam Becquart et du poète tarbais René Trusses.
Le public nombreux a assisté à dix conférences suivies d’échanges très riches.
Lors de la 1ère journée, l’astrophysicienne Agnès Cousin a décrit les enjeux de l'exploration de Mars et de la mission Perseverance : retrouver d’éventuelles traces de vie qui aurait pu apparaître dans la zone d’exploration, ce qui permettra de mieux comprendre les mécanismes d’évolution de la vie sur Terre. Des structures géologiques ont été observées, confirmant la présence à l’époque d’un lac profond de dizaines de mètres. Anne Dutrey a montré comment l’interféromètre ALMA, dans le désert de l’Atacama Chilien, permet l'observation et la compréhension des mécanismes de formation de systèmes planétaires situés pourtant à plusieurs centaines d’années-lumière. Le public a pu mesurer les progrès réalisés pour obtenir ces images fascinantes. Sylvie Vauclair, au travers d’images de toute beauté, nous a fait prendre conscience de nos limitations face à l’immensité et l’âge de notre univers et la complexité des phénomènes biologiques. Nous devons absolument préserver notre planète car il n’y a pas de plan B.
Lors de la 2ème journée, le climatologue Serge Planton a montré comment les événements extrêmes pourraient être renforcés en France par le changement climatique. L’intensification des canicules est déjà constatée. En 2050, celle de 2003 ne sera qu’un épisode moyen. La forêt landaise connaîtra, dès 2040, des risques d’incendie comparables à ceux du pourtour méditerranéen. Hervé Le Treut a résumé deux mille ans d’efforts pour comprendre et tenter de prévoir le climat. Le temps de l’alerte est désormais passé et il faut passer à l’action. Il a choisi pour cela de s’engager à l’échelle régionale (projets néo-aquitains AcclimaTerra et NeoTerra). Le journaliste scientifique Sylvestre Huet a décrit le rôle que devraient avoir les médias dans l’information du public et des politiques. Il pointe le manque de culture scientifique et le fonctionnement cloisonné par spécialité de la profession. Les médias ne suffiront pas à eux seuls à convaincre la société de l’urgence climatique car les politiques à mettre en œuvre sont rudes, voire inacceptables pour les partisans du système économique, social et culturel dominant actuel. Enfin, Jacques Moussafir a montré comment les techniques de simulation les plus récentes permettent de modéliser avec précision la pollution de l'air jusqu’à l’échelle des bâtiments. Ces calculs sont utilisés pour comprendre les origines de la pollution locale et mettre en place des mesures pour notre santé, en cohérence avec les contraintes climatiques.
Lors de la 3ème journée, l’écologue Fanny Mallard a expliqué comment le suivi des populations de certains animaux, véritables sentinelles du climat, permet d’appréhender les effets de l’activité humaine et du changement climatique sur la biodiversité. Le sismologue Guy Sénéchal a montré que la zone allant du Béarn à la Bigorre, en passant par le Val d’Azun, était la plus à risque sismique en France, constat démontré à la fois par les mesures disponibles depuis une quarantaine d’années et l’analyse d’évènements historiques relatés depuis la fin du moyen-âge. A l’avenir, un séisme de forte intensité est probable dans le massif Pyrénéen, mais il est impossible d’anticiper sa survenue. Prévention et respect des normes sismiques sont donc la seule solution. Enfin, l’ingénieur forestier Jean Touyarou a expliqué que la forêt primaire Pyrénéenne ne s’est mise en place qu’à partir de la fin des glaciations, avec une succession d’arrivée et de disparition d’espèces d’arbres, conduisant à celles qu’on rencontre aujourd’hui. Il a montré l’impact de l’action de l’homme du Néolithique à nos jours, avec ses droits d’usage ancestraux, la mâture pour la marine royale, le charbonnage... Il s’est interrogé sur le rôle lui donner aujourd’hui.
Le public a pu aussi découvrir la musique de Nelly Berge, spécialement composée pour accompagner l’observation des étoiles, qui a été remplacée par un diaporama, suite à la météo. L’exposition sur l’histoire la laine dans les Pyrénées, les démonstrations d’outils traditionnels et les stands tenus par des artisans locaux ont été très appréciés. Buvette, food truck et tombola ont contribué à l’ambiance festive. Enfin, plusieurs dizaines de jeunes ont participé avec passion à des expériences scientifiques ludiques sur l’environnement et la biodiversité Pyrénéens proposés par l’association Les Petits Débrouillards. Le festival s’est clôturé sur une note conviviale et musicale au son de l’orchestre jazz Why not band d’Arrens.